DALF C2. Examen 5. Production orale

Partie 4. PRODUCTION ORALE (25 points)

Préparation : 60 minutes
Passation : 30 minutes environ

Cette épreuve se déroulera en deux temps :

1. Exposé
À partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le présenterez au jury. Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).

Attention :
Les documents sont une source documentaire pour votre exposé.
Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des informations et des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires, des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable réflexion personnelle.
En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents.
L’usage de dictionnaires monolingues français / français est autorisé.

2. Entretien
Le jury vous posera ensuite quelques questions et s’entretiendra avec vous à propos du contenu de votre exposé.

 

Thème de l’exposé : La gestion de la crise de l’eau

 

Sujet 1

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La gestion de l’eau en crise ?

Les piliers du développement durable (l’économie, le social et l’environnemental) entrent parfois en confrontation. La baisse de la consommation d’eau en Europe aboutit à une augmentation des tarifs qui pose la question de son accès pour les plus démunis.

La quadrature de l’eau

Depuis vingt ans, la consommation d’eau potable baisse continuellement, en France comme dans les autres pays développés. Chacun s’en réjouit : société civile, média, élus. Nous aurions ainsi trouvé les moyens de minimiser notre empreinte écologique. Ce phénomène est inédit dans l’histoire. Jusque-là, il était entendu que plus on consommait d’eau du robinet, plus cela contribuait à l’amélioration de l’hygiène, du confort et du mode de vie général. Les services publics étaient persuadés que, urbanisation aidant, la croissance de la consommation allait se poursuivre, et qu’il fallait simplement anticiper en augmentant l’offre par de nouveaux investissements. Depuis que la tendance s’est inversée, la baisse des recettes pose un problème inédit aux opérateurs, publics ou privés.

D’autant que d’autres éléments de crise apparaissent, dont la combinaison pourrait bien rendre la situation intenable : d’abord, les services publics d’eau et d’assainissement sont devenus une industrie mature, dont les infrastructures doivent être renouvelées progressivement, mais sans les subventions initiales. L’assainissement étant dorénavant payé dans la facture d’eau, cette dernière augmente inexorablement.

De plus, les usagers sont incités, par des tarifs nouveaux, à cesser les gaspillages, dans l’espoir de réduire le poids de l’infrastructure à gérer à terme. Or, une baisse générale des consommations d’eau se produit dans de nombreuses villes d’Europe, et l’obligation d’équilibrer les dépenses et les recettes conduit à augmenter davantage les prix. Et cela se fait au détriment des plus démunis, qui n’ont pas toujours les moyens d’investir dans des dispositifs techniques permettant des économies d’eau. Bref, on découvre en Europe un problème de « droit à l’eau » que l’on croyait être une affaire de pays en développement.

On le voit, les politiques durables posent des problèmes de cohérence interne et de compatibilité entre ses différents axes (économique, social et politique) :

  • On souhaite que les services publics couvrent leurs coûts (durabilité économique) : mais remplacer les subventions liées à la mise en place des réseaux par des amortissements et des provisions de renouvellement correspond, à terme, à une augmentation importante du prix de l’eau.
  • On voudrait que les usagers économisent l’eau pour réduire l’impact sur les ressources (durabilité environnementale) : mais si les volumes distribués diminuent beaucoup, les recettes des services publics risquent de ne plus couvrir les coûts fixes. Alors qu’il faut investir pour respecter des normes sanitaires et environnementales plus sévères.
  • On voudrait alléger le poids de la facture d’eau pour les plus démunis (durabilité sociale) : mais comment le faire d’une manière simple sans avoir à mettre en place un système tarifaire compliqué et coûteux ?

Impôt ou facture…

À ces différents problèmes s’ajoute la confusion faite entre deux types de biens : l’eau comme ressource et l’eau comme service public : la pauvreté du tiers-monde permet de comprendre en partie le désir d’étendre la gratuité de l’eau, bien essentiel à la vie, au service public. Cela conduit à vouloir faire de l’eau un bien public pur : dans certains pays en développement, l’État a décidé de la fournir à tous gratuitement, c’est-à-dire en la faisant payer indirectement par les impôts. Mais, dans les pays développés, le service public d’eau tel que nous le connaissons s’y est imposé . […] On a trouvé un bon moyen de financer l’assainissement en le rajoutant à la facture d’eau, alors qu’il ne s’agit pas en principe d’un service rendu, mais d’une obligation devant être financée par l’impôt.

d’après Bernard Barraqué, www.scienceshumaines.com, 21.08.2015

Sujet 2

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Géopolitique de l’eau dans le bassin du Jourdain

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L’eau est LA ressource de base dont l’homme ne peut se passer. Lorsqu’elle se trouve à cheval sur des frontières politiques, la coopération entre les entités voisines est indispensable. Sinon, elle devient source de conflit.

La question de l’eau entre Israël et les Palestiniens

La Terre d’Israël manque d’eau depuis la plus haute Antiquité, la Bible en témoigne. La France est un pays où il pleut beaucoup plus, 120 jours par an en moyenne. Pourtant, ici nous consommons 165 litres/jour/personne qui coûtent de plus en plus cher et certaines régions ont à faire face à des pénuries ! Par contraste, Israël où la sécheresse règne, ne manque pas d’eau, ni potable, ni pour les usages économiques. On en utilise beaucoup moins qu’en France, car on la rentabilise mieux. Ce qu’ils font là-bas est-il transposable ici et ailleurs sur la planète ? 5 000 enfants meurent chaque jour faute d’avoir accès à l’eau potable. 1,6 milliard de Terriens en sont privés ! Selon l’UNESCO, « le manque d’eau potable n’est pas dû à des problèmes physiques mais à un manque de finances ou d’organisation. L’Éthiopie qui dispose d’une branche du Nil a des problèmes. Las Vegas dépense une orgie d’eau dans un désert ; l’eau y vient du Colorado »… Alors ?

Sans eau, une terre est déserte, sans agriculture, sans villes, sans développement. À l’inverse, une population importante sur un territoire témoigne de ressources en eau. Le besoin croissant d’eau peut être partiellement rempli par des économies. La zone comprise entre le Jourdain et la Méditerranée est pauvre en eau ; cela n’empêche pas la croissance rapide de la population et de son niveau de vie, grâce à la technologie. Le climat est caractérisé par une haute fréquence d’années sèches, de courtes saisons des pluies et une importante évaporation des eaux de surface. Environ 70% de l’eau de pluie s’évaporent, 25% s’infiltrent dans les nappes phréatiques et 5% seulement s’écoulent dans les lacs et rivières. Les principales sources d’eau fraîche d’Israël et des Territoires palestiniens sont le lac de Tibériade (couvrant 20% des besoins israéliens), l’aquifère* côtier (20%) et enfin l’aquifère de montagne (couvrant encore 20% des besoins avec une eau de haute qualité). Cet aquifère de montagne est la principale source d’eau fraîche en Cisjordanie. L’Autorité palestinienne y purifie peu son eau et n’utilise presque pas d’eau recyclée pour l’irrigation.

La technologie a cependant modifié considérablement la géostratégie de l’eau. Jusqu’en 1990, les sources naturelles conditionnaient le développement démographique et économique. Depuis, Israël est devenu leader mondial du recyclage et le pays pratique le dessalement à grande échelle.  Ainsi, grâce au dessalement et au recyclage des eaux usées pour l’agriculture, Israël peut transférer plus d’eau vers les Palestiniens à partir des ressources partagées. Cette réalité aurait dû (et devrait) faciliter l’évolution vers une paix entre voisins.

L’eau ne doit plus être considérée comme un facteur aggravant des tensions dans le conflit israélo-palestinien puisque les moyens technologiques permettent dorénavant de résoudre la pénurie : les Israéliens ont officialisé leur objectif au terme du processus de paix, à savoir la parité en consommation d’eau par habitant pour toutes les parties concernées. Dans l’attente, ils sont respectueux du droit, formalisé à travers les amorces de droit international et les accords et traités signés. Il s’agit en particulier des accords de Taba de 1995 qui définissent la mise en application de la déclaration de principe d’Oslo.

D’après Norbert Lipszyc, crisedeleau.info, 20.03.2016

 

Rappel. La correction se trouve dans la partie “Matériel” de l’examen.

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