DALF C2. Examen 2. Production orale

Partie 4. PRODUCTION ORALE (25 points)

Préparation : 60 minutes
Passation : 30 minutes environ

Cette épreuve se déroulera en deux temps :

1. Exposé
À partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le présenterez au jury. Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).

Attention :
Les documents sont une source documentaire pour votre exposé.
Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des informations et des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires, des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable réflexion personnelle.
En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents.
L’usage de dictionnaires monolingues français / français est autorisé.

2. Entretien
Le jury vous posera ensuite quelques questions et s’entretiendra avec vous à propos du contenu de votre exposé.

 

Thème de l’exposé : La famille d’aujourd’hui

 

Sujet 1

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La famille change, la norme reste

Vivre en couple, marié, avec enfants reste la situation la plus répandue mais le modèle se diversifie : l’INSEE a publié hier une étude sur Couple et famille. Le Pacs se développe, tout comme l’union libre, le premier enfant arrive de plus en plus tard, les unions sont plus fragiles : on divorce plus, on se sépare mais on se remet aussi plus facilement ensemble. Et ce, même avec des enfants. Si les familles recomposées sont plus nombreuses c’est également le cas pour les familles monoparentales.

Traditionnelle, recomposée ou monoparentale, avec un ou deux enfants ou en familles nombreuses (3 enfants), voire très nombreuses (4 et plus) : la structure familiale a une incidence sur bien des domaines de la vie quotidienne, comme le souligne le rapport qui met également en lumière les politiques publiques à destination des familles afin de corriger les inégalités qui découlent de ce « statut ».

Une des incidences est sur l’emploi. Dans une « famille traditionnelle », 75% des mères d’un seul enfant de moins de trois ans travaillent, elles ne sont plus que 40% quand il y a trois enfants ou plus. Idem pour les familles recomposées et bien pire pour les familles monoparentales (lire ci-contre). Le nombre d’enfant n’a en revanche quasiment aucune incidence sur le taux d’emploi des hommes, quasiment car seuls les pères de trois enfants et plus ont un taux d’emploi inférieur à la moyenne.

Une incidence sur les niveaux de vie

La structure familiale a également un impact sur le niveau de vie des hommes et des femmes. « Hommes comme femmes perdent financièrement à se séparer avec une perte plus importante pour les femmes ». Plus importante… un euphémisme : cette perte s’affiche en effet à 20 % pour les femmes et 3% pour les hommes. Ce qui explique aisément car évidemment lié au fait que les femmes gagnent moins et sont plus en temps partiel que les hommes et perdent donc davantage en n’ayant plus de « pot commun ». Si l’emploi « protège » les familles traditionnelles, ce n’est pas le cas des familles monoparentales où même un travail ne protège pas de la pauvreté dans 22% des cas. La structure familiale a aussi évidemment un impact sur le niveau de vie : les couples sans enfant ayant un niveau de vie moyen de 2400 euros, les foyers avec un enfant de 1900 euros dans une famille traditionnelle et qui passe à 1200 euros pour une famille monoparentale.

La consommation est également touchée. Familles traditionnelles et recomposées ont les transports en premier poste budgétaire suivi par l’alimentation avant de consacrer 10% au logement ainsi qu’aux loisirs et à la culture. Dans une famille monoparentale, c’est le poste logement qui arrive en premier.

Pour corriger les déséquilibres : politiques publiques et solidarité familiale

Des données qui semblent relever du bon sens mais qui illustrent surtout ce qu’est une politique publique de redistribution. Car l’étude détaille également « l’effort social de la nation en faveur des parents ». Un effort qui représente en 2013, 4% du PIB et se décline en prestations familiales et en dispositifs fiscaux. Avant transferts publics, les couples avec enfants disposent de 59% du revenu des couples sans enfant. Après prestations et mesures fiscales, cela passe à 72%. Cette redistribution est encore plus importante pour les plus faibles. Une famille monoparentale a 52% des revenus d’une personne seule, après transfert, c’est 75%.

Une solidarité nationale qui n’est cependant pas suffisante comme le montre le chapitre consacré aux solidarités familiales. En 2010, « 41% des ménages ayant des enfants hors du domicile parental déclarent les avoir aidés financièrement depuis leur départ ». Aide aux enfants mais également aux parents : « 14% ont déclaré avoir aidé un ascendant en vie ».

d’après Angélique Schaller, www.lamarseillaise.fr, 17.12.2015

Sujet 2

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Quand la technologie bouleverse la vie de famille

On accuse les outils numériques d’isoler chacun dans sa bulle. Pourtant, grâce à eux, on peut désormais avoir son père comme ami sur Facebook, visiter virtuellement l’appart de sa fille, chatter avec sa grand-mère… A l’heure où toute la tribu est connectée, comment trouver le bon équilibre pour préserver son intimité ?

Les outils numériques se révèlent indispensables pour rester en contact avec sa famille

Deux heures du matin : l’ordinateur de Karine s’est rallumé dans la pénombre de sa chambre. «  Une petite voix familière m’a réveillée : “Maman, tu es là ? Je voudrais te montrer mon nouvel appart et ma vue sur Brooklyn.” Ma fille, 23 ans, étudiante en colocation à New York, souriait sur l’écran de Skype. »

Souvent accusés d’isoler les individus, chacun devant ses multiples écrans, les outils numériques, qui se révèlent aussi indispensables pour rester en contact permanent avec sa famille, bouleversent notre style de vie et notre manière de communiquer avec nos proches. Pour le pire et pour le meilleur ? « Au lieu de se faire un ciné ou un resto avec ses grandes filles, ma mère, divorcée, préfère glander sur Twitter, Deezer, MSN et, bien sûr, Facebook, confie, avec amertume, Elise, 28 ans. Une vraie “no life”. Je ne veux pas de ce modèle quand je serai mère à mon tour. »

« Internet rend-il bête ? », « Les addictions au numérique », « Quand la révolution Internet mange ses enfants », s’alarment à juste titre médias et experts. Mais, contrairement à celle d’Elise, les familles de geeks heureuses, ça existe. « Ce qui montre que ce qui perturbe, voire tue le dialogue à la maison, ce n’est pas la multiplication de ces outils mais la manière de s’en servir. Les outils, en soi, sont neutres », constate le psychiatre Dan Véléa.

Papi et mamie sur Facebook

Friands de nouvelles de leur famille éparpillée, les « silver surfers », internautes de plus de 50 ans, déferlent sur Facebook, où ils excellent dans le « micro-blogging » : l’art d’utiliser leur page perso comme un journal « intime »… mais accessible à tous. Comme Myriam, 86 ans, neuf petits-enfants, deux arrière-petits-enfants. Dans son mas provençal, elle scanne les photos de famille de ses albums papier, les met en ligne sur Facebook et attend les commentaires de sa nichée dispersée. « J’ai la chance de chatter avec Mamy Myriam sur Facebook, se réjouit Sarah, étudiante, mais aussi de papoter par mail avec Mamy Monique qui, à 76 ans, a même acheté un chien en ligne. » Pour ne pas en arriver au degré zéro de la communication, Véra veille à ce que l’addiction familiale au numérique ne pulvérise pas les règles élémentaires de politesse à la maison : « II suffit de les adapter. On ne lit pas son journal sur son IPad à table. On ne coupe pas ses parents (ses enfants, son conjoint) à la moindre alerte SMS pendant le dîner… ».

« Bien sûr, il arrive qu’en soirée, chacun soit dans sa bulle, rivé à son “Machin”. Mais de la même façon qu’on lirait un magazine ou papoterait au téléphone. » Impact sur les relations entre parents et enfants ? « Chaleureuses pour une famille de geeks. Parce que lorsque nous avons des choses importantes à nous dire, nous nous parlons les yeux dans les yeux. Même si ma fille m’écrit sur Facebook au lieu de descendre de son étage. » De nouvelles formes de convivialité apparaissent, comme le débat « en duplex », à la maison et sur Facebook, pendant une émission de télé à forte audience : « Notre rituel du samedi soir est de commenter l’émission de Laurent Ruquier sur France 2, “On n’est pas couché”, PC sur les genoux, connectés avec nos frangins, cousins, copains, s’amuse Laurence. Tout le monde se lâche. »

Flagrants délits « on line »

Gros bémol tout de même : famille facebookée rime avec zéro confidentialité. Car, sauf parents particulièrement confiants ou peu curieux, les ados sur le célèbre réseau social sont sous surveillance : « Pour une mère, Facebook c’est sécurisant, estime Sophie, 47 ans. Je n’interviens jamais sur leur page, mais j’en apprends beaucoup… »

« T’es où ? Tu fais quoi ? » doit être la question la plus posée par les parents en France, en fin d’après-midi, du CM2 à la terminale. A la fois fil à la patte pour joindre ses enfants (et être joint) à tout instant et cordon ombilical pour parents anxieux (« Avec tous ces dingues en liberté… »), le téléphone mobile, lui aussi, rapproche autant qu’il divise. Et parfois même le smartphone désillusionne… les parents. Quant aux parents de Damien, 15 ans, ils l’ont surpris en flagrant délit de mensonge grâce à la fonction géolocalisation de son IPhone, qui vous suit sur Facebook : censé être la maison, il était au cinéma.

Faire le tri parmi ses « amis »

Fliquer ou ne pas fliquer ses enfants grâce aux espions numériques ? Le débat est loin d’être clos. Surtout que les enfants, aussi, surveillent leurs parents. Valérie a retrouvé son amour de jeunesse, grâce au réseau Copains d’avant. « Je fais croire que j’ai un dossier à terminer pour chatter avec lui la nuit. Récemment, mon fils, qui n’est pas dupe, m’a lancé : “Pourquoi tu changes de page dès qu’on s’approche de toi ?” » Tiffany, 16 ans, se plaint des jeux de séduction de son père sur Facebook : « J’en ai marre de le voir draguer ouvertement. Il est relou avec ses “vraiment charmante, mademoiselle” sous les photos de toutes les bombasses, amies de ses amis. » Le genre de découvertes que parents et enfants pourraient s’éviter en adoptant la seule mesure qui s’impose : ne plus être « amis » Facebook. Après tout, dans la « real life », les parents ne sont pas les amis de leurs enfants.

d’après Corine Goldberger, www.marieclaire.fr, 15.12.2011

 

Rappel. La correction se trouve dans la partie “Matériel” de l’examen.

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